lundi 26 mars 2012

Lecture, Frères de Tranchées, le dernier tabou de la Grande Guerre.

   Ma dernière lecture en date, le travail historique dirigé par l'historien français Marc Ferro, spécialiste de la Première Guerre Mondiale. Avec lui trois autres historiens, (allemand, anglais, français) se sont intéressés aux phénomènes de fraternisations observés durant la Grande Guerre entre les combattants des deux camps, sur les fronts français, italien et russe.
    Lors de Noël 1914, sur le front occidental, de nombreuses trêves tacites ont lieu dans des secteurs anglais ou français face aux allemands, Christian Carion en fera un film, "Joyeux Noël". Ces trêves seront cependant souvent mal interprétées par les populations envahies et occupées qui acceptent mal qu'on puisse se montrer si conciliant avec l'envahisseur. Les Hauts-Commandements des pays belligérants tenteront de mettre fin à ces fraternisations, et essaieront d'étouffer leur impact sur l'arrière. En effet, le livre s'appuie sur de nombreux témoignages épistolaires de soldats interceptés par la censure.
   La guerre de position, confronte les hommes à la proximité avec l'ennemi. Suivant les secteurs, le no man's land ne s'étend que sur quelques dizaines de mètres. Le "Boche" ou le "Fransoze" n'est plus seulement un ennemi, c'est un homme qui vit dans les mêmes conditions, dans la boue, parmi les rats et la vermine, qui côtoie la mort à chaque instant. On échange des cigarettes contre du pain blanc, du vin rouge contre du schnaps. On s'accorde des répits pour enterrer les morts de la dernière attaque, on chante, on se répond d'une tranchée à l'autre. Les voici devenus Frères de Tranchées...

samedi 10 mars 2012

Le 10 mars 1851, Exelmans devint Maréchal de France.

La statue d'Exelmans à Verdun
   Né à Bar-le-Duc en 1775, Rémy Joseph Isidore Exelmans est un soldat qui servit la France sous la Révolution, l'Empire, les Cents Jours, la Restauration, la Monarchie de Juillet, et fut fait Maréchal de France par le Prince Président Napoléon le 10 Mars 1851 sous la Seconde République. Rendons lui hommage...

   Engagé volontaire à 16 ans en 1791, sergent à Valmy et Fleurus, lieutenant puis capitaine durant la campagne d'Italie, il entre dans la cavalerie pour ne plus la quitter. Colonel avant Austerlitz, il sert sous Davout à Auerstaedt et Eylau. Général à 32 ans, il est envoyé en Espagne alors encore en paix, il est capturé et livré aux Anglais. Il parvient à s'échapper pour rejoindre la France en traversant la Manche en barque en 1811.
   Général de Division pendant la campagne de Russie, il regagne la France après une blessure reçue à Vilna. Il s'illustre par la suite à Leipzig, Bautzen et pendant la campagne de France. Après l'abdication de Napoléon, il est inquiété en raison de sa sympathie affichée pour Murat, relaxé, il est mis en disponibilité. A l'annonce du retour de l'Empereur, il convainc les officiers du corps du duc de Berry de se joindre à Napoléon qu'il accueillera à son retour aux Tuileries le 20 mars 1815. Pair de France le 2 juin, il commande le 2ème corps de cavalerie dans l'armée de Belgique sous les ordres de Grouchy. Avant Waterloo, il parvient à détruire une division prussienne qui marchait sur Paris, il est chargé de poursuivre Blücher et ne participera pas à la bataille décisive. Après la défaite, il remporte la dernière victoire des guerres napoléoniennes en détruisant une brigade de 1500 hussards prussiens avec ses 1000 cavaliers le 1er Juillet à Rocquencourt.

   Proscrit par la Restauration, il se réfugie à Bruxelles. Amnistié en 1819, il rentre en France la même année et est nommé inspecteur de la cavalerie de 1828 à 1830. Il participe ensuite aux Trois Glorieuses. Pair de France sous la Monarchie de Juillet, il ne cache cependant pas son attachement à l'Empereur. A l'arrivée de Louis Napoléon Bonaparte à la tête de la Seconde République. Il remplace le Maréchal Molitor comme Grand Chancelier de la Légion d'Honneur en 1849, puis est fait Maréchal de France en 1851. Conseiller écouté du Prince Président, il décède accidentellement après une chute de cheval en juillet 1852. Ses descendants serviront la France comme lui, dans l'Armée et la Marine.

samedi 3 mars 2012

Cheval de Guerre, la Grande Guerre vue par Spielberg

   Jeudi 1er mars je me suis décidé à aller voir le dernier Steven Spielberg, à savoir l'adaptation du livre éponyme de Michael Morpurgo : Cheval de Guerre (War Horse). 
   Le scénario est classique mais néanmoins prenant. On découvre l'Angleterre du début du XXème siècle au travers de la famille d'Albert fils unique d'un couple de fermiers du Devon. Son père ancien membre de la cavalerie anglaise lors de la guerre des Boers, ramène un matin un jeune étalon que rien ne destine au travaux des champs. Albert, fasciné par l'animal depuis qu'il l'a vu naitre se charge de le dresser et lui donne un nom : Joey. 
   On est en 1914, acculé par les dettes, le père d'Albert se résout à vendre Joey à un officier de cavalerie britannique, alors que la mobilisation bat son plein. Joey se retrouve donc projeté dans le premier conflit mondial. Il le passera dans les deux camps, capturé par les Allemands, puis recueilli par un vieux paysan français et sa petite fille ; il retournera dans le camp allemand comme bête de somme dans l'artillerie. Se retrouvant piégé un soir dans le  no man's land de la Somme, empêtré dans les barbelés, le hasard fera qu'il retrouvera Albert sur le front. Voila pour la petite histoire.
   Pour ce qui est de la réalisation et de la représentation du premier conflit mondial par Spielberg, on a la traditionnelle reconstitution d'un assaut meurtrier, le champ de bataille est boueux et lunaire à souhait, on s'y croirait. Le réalisateur n'ayant en revanche pas eu le réflexe de laisser quelques cadavres sur le no man's land.  Autre détail sur lequel j'ai tiqué, les tranchées sont totalement rectilignes, droites comme des I sur des kilomètres, aberration totale, puisque rien n'était pire qu'un tir en enfilade dans le cas où l'ennemi parvenait à prendre pied dans la tranchée.
Malgré ces quelques détails, ce film est le premier à grand budget à s'intéresser et à reconstituer en partie la Grande Guerre. Sujet rarement porté à l'écran au contraire de la Seconde Guerre Mondiale et c'est ce que je retiendrai. Merci  Spielberg !

jeudi 1 mars 2012

1er mars 1815, le début des Cents Jours !

Napoléon face aux soldats du
5ème de ligne à Laffrey le 7 mars 1815
   Le mercredi 1er mars 1815, 3 jours après avoir quitté l'Ile d'Elbe à bord de l'Inconstant, Napoléon accostait à Golfe Juan déjouant la surveillance des navires britanniques. Après un premier bivouac en compagnie du  Général Cambronne, c'est à la tête de 1200 hommes et de 4 canons qu'il prit le lendemain la route du Dauphiné pour éviter les foyers royalistes. En remontant "de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame", il ralliera les troupes envoyées à sa rencontre pour l'arrêter. Ainsi débute l'épopée des Cents Jours qui se terminera dans la plaine de Waterloo. Le 20 mars, il entrera dans Paris déserté par Louis XVIII, et reprendra les rênes du pouvoir.