dimanche 11 novembre 2012

En hommage à un survivant...

Jules Ferdinand G. en uniforme de
chasseur alpin en 1913.
En ce 11 novembre 2012, je souhaite rendre hommage à l'un des quatre anciens combattants chers à mon cœur, un de mes quatre arrières grands pères, tous revenus vivants de la Grande Guerre.

Jules-Ferdinand, mon bisaïeul paternel est né en 1884 en Isère fait son service militaire au 26ème Bataillon de Chasseurs Alpins en 1905. A la mobilisation d'Août 1914, il part au front avec le 340ème Régiment d'Infanterie de Réserve de Grenoble. Agent de liaison, il sera légèrement blessé en juin 1916 près de l'ouvrage de Thiaumont à coté de Verdun. Il reviendra dans ses foyers en mars 1919. Ses deux frères ainés seront également mobilisés. L'un perdra son œil gauche en octobre 1914, l'autre plus âgé ne combattra pas.

samedi 27 octobre 2012

Lecture : 14-18, Vivre et mourir dans les tranchées.

   Ma dernière lecture en date, le travail historique réalisé par Rémy Cazals et André Loez sur la vie des soldats français durant l'épreuve de 1914-1918. Cet ouvrage se base sur de nombreux témoignages, issus de lettres, carnets, et ouvrages publiés après la guerre par les soldats survivants ou les familles des disparus. 

   Il aborde le quotidien des poilus avec l'adaptation face à une nouvelle forme de guerre, immobile, proche de l'ennemi et terriblement meurtrière. Cette présence de la mort par les bombardements, les assauts, les blessures, les camarades qui disparaissent jours après jours. La confiance, le cafard, la fatalité, le désespoir prennent successivement pied dans l'esprit du soldat.
   Face à cette réalité, les relations entre soldats sont très bien illustrées : le lien et le mélange social, le courage et la camaraderie, le système D pour arriver à améliorer le séjour dans les tranchées devenues un enfer invivable, infesté par la vermine, les cadavres et la saleté.
   On y aborde également, leurs regards sur leurs officiers, subalternes ou supérieurs voire généraux, regards sur les troupes coloniales, regards sur les alliés et surtout, regards sur l'ennemi qui vit dans la tranchée d'en face.  Autre vue des soldats, leur représentation de la guerre, de la vie de l'arrière, l'absence des épouses, des familles. L'ouvrage se termine par le retour des survivants et la façon souvent difficile avec laquelle ils retrouvent la vie civile, après quatre années d'enfer.

dimanche 23 septembre 2012

Histoire d'une appellation : "Les Marie Louise"

Le monument des Marie Louise de la
Ferme d'Hurtebise dans l'Aisne.
Les Marie Louise, furent les jeunes soldats Français appelés sous les drapeaux par le senatus-consulte du 9 octobre 1813, ordonné par l'impératrice Marie Louise, régente et épouse de Napoléon. Ces soldats, formés à la hâte pour être jeté dans le flot des batailles de la Campagne de France, prouvèrent que malgré leur inexpérience, ils étaient dignes de leur prédécesseurs d'Austerlitz, Iéna ou Friedland. Sous la houlette de l'Empereur et de ses maréchaux, que ce soit à Brienne en janvier, ou à Champaubert, Montmirail, Château-Thierry et Vauchamps en février 1814, les jeunes troupiers remportent la victoire et repoussent un instant les armées coalisées. A Champaubert, un général russe est livré en personne à Napoléon par un Marie Louise, chasseur à cheval du 16ème Régiment. Dans l'Aisne, sur le Chemin des Dames, s'élève aujourd'hui un monument en hommage aux soldats Français de 1814 et 1914, qui à cent ans d'intervalle, défendirent leur patrie contre l'envahisseur. 
"A la vaillance de la jeunesse française, Marie Louise de 1814 et Bleus de 1914, unis dans une même gloire."

mercredi 18 juillet 2012

Vendredi 13 Juillet 2012, autour de Verdun...


Le Monument du Lion, qui marque la limite de la suprême
avancée allemande sur Verdun en juillet 1916.
Les vestiges de l'ouvrage de Thiaumont, près de Douaumont,
lieu de furieux combats en juin 1916.



La Nécropole des Eparges au sud de Verdun
Le fort de Vaux depuis l'extérieur


L'Ossuaire de Douaumont, en partie rénové.
La tombe du Lieutenant Robert Porchon, compagnon de Maurice Genevoix
dans son livre "Ceux de 14" à la nécropole des Eparges.







Jeudi 12 juillet 2012, Colombey les Deux Eglises

La Tombe du Général de Gaulle, il repose aux côtés de sa fille Anne et de son épouse.
La Croix de Lorraine qui surplombe le Mémorial Charles de Gaulle.

mardi 26 juin 2012

Selon moi le meilleur discours de De Gaulle, le 26 juin 1940, en réponse au discours de Pétain la veille. Hommage...


   "Monsieur le maréchal, par les ondes, au-dessus de la mer, c'est un soldat français qui va vous parler. Hier, j'ai entendu votre voix que je connais bien. Et non sans émotion, j'ai écouté ce que vous disiez aux Français pour justifier ce que vous avez fait.
   Vous avez d'abord dépeint l'infériorité militaire qui a causé notre défaite. Puis, vous avez dit qu'en présence d'une situation désespérée, vous avez pris le pouvoir pour obtenir des ennemis un armistice honorable. Vous avez, ensuite, déclaré que devant les conditions posées par l'ennemi, il n'y avait pas d'autre alternative que de les accepter en restant à Bordeaux ou de les refuser et passer dans l'empire pour y poursuivre la guerre. Vous avez cru devoir rester à Bordeaux. Enfin, vous avez reconnu que le sort du peuple français allait être très cruel. Mais vous avez convié ce peuple à se relever malgré tout par le travail et la discipline. 
   Monsieur le maréchal, dans ces heures de honte et de colère pour la patrie, il faut qu'une voix vous réponde. Ce soir, cette voix sera la mienne. En effet, notre infériorité militaire s'est révélée. Mais cette infériorité, à quoi tenait-elle ? Elle tenait à un système militaire mauvais. La France a été foudroyée non point du tout par le nombre des effectifs des Allemands, non point du tout par leur courage supérieur, mais uniquement par la force mécanique offensive et manoeuvrière de l'ennemi. Cela, tous les combattants le savent. Si la France n'avait pas cette force mécanique, si elle s'était donné une armée défensive, une armée de position, à qui la faute, monsieur le maréchal ? Vous, qui avez présidé à notre organisation militaire après la Guerre de 14-18, vous, qui fûtes généralissime jusqu'en 1932, vous, qui fûtes ministre de la guerre en 1935, vous, qui étiez la plus haute personnalité militaire de notre pays, avez-vous jamais soutenu, demandé, exigé la réforme indispensable de ce système mauvais ?
   Cependant, vous appuyant sur les glorieux services que vous aviez rendus pendant l'autre guerre, vous avez revendiqué la responsabilité de demander l'armistice à l'ennemi. On vous avait fait croire, monsieur le maréchal, que cet armistice demandé à des soldats par le grand soldat que vous êtes serait honorable pour la France. Je pense que, maintenant, vous êtes fixé. Cet armistice est déshonorant. Les deux tiers du territoire livrés à l'occupation de l'ennemi, et de quels ennemis ! Notre armée tout entière démobilisée. Nos officiers et nos soldats prisonniers maintenus en captivité. Notre flotte, nos avions, nos chars, nos armes, à livrer intacts, pour que l’adversaire puisse s’en servir contre nos propres Alliés. La Patrie, le Gouvernement, vous-même, réduits à la servitude. Ah ! pour obtenir et pour accepter un pareil acte d’asservissement, on n’avait pas besoin de vous, Monsieur le Maréchal, on n’avait pas besoin du vainqueur de Verdun ; n’importe qui aurait suffi. Mais vous avez jugé, dites vous, que vous pouviez, que vous deviez y souscrire. Vous avez tenu pour absurde toute prolongation de la résistance dans l’Empire. Vous avez considéré comme dérisoire l’effort que fournit et celui que fournira notre allié, l’Empire Britannique. Vous avez renoncé d’avance aux ressources offertes par l’immense Amérique. Vous avez joué, perdu, jeté nos cartes, fait vider nos poches, comme s’il ne nous restait aucun atout. Il y a là l’effet d’une sorte de découragement profond, de scepticisme morose, qui a été pour beaucoup dans la liquéfaction des suprêmes résistances de nos forces métropolitaines.
   Et c'est du même ton, monsieur le maréchal, que vous conviez la France livrée, la France liée, la France asservie à reprendre son labeur, à se refaire, à se relever. Mais dans quelle atmosphère ? Par quels moyens ? Au nom de quoi voulez-vous qu'elle se relève sous la botte allemande et l'escarpin italien ? Oui, la France se relèvera. Elle se relèvera dans la liberté. Elle se relèvera dans la victoire.
   Dans l’Empire, dans le monde, ici même, des forces françaises se forment et s’organisent. Un jour viendra où nos armes, reforgées au loin, mais bien aiguisées, se joignant à celles que se feront nos Alliés, et peut être à d’autres encore, reviendront triomphantes sur le sol national. Alors, oui, nous referons la France ! "


 Charles de Gaulle, Discours aux Français, tome I : 18 juin 1940‑31 décembre 1941,
Office français d’édition, 1944, pages 17-19.

dimanche 10 juin 2012

Il y a 339 ans naissait Duguay-Trouin.

La statue de René Duguay-Trouin sur les
remparts de Saint-Malo. (Juillet 2011)
   En ce 10 juin, tournons nous vers un autre enfant de Saint-Malo. Après Surcouf et Cartier, René Trouin dit Duguay-Trouin fut l'un des malouins les plus connus. 
   Né en 1673, fils d'un armateur, il est destiné au séminaire avant de finalement se tourner vers la mer. Il embarque comme matelot en 1689 à bord d'un navire corsaire. Son ascension est fulgurante, il est mis à la tête du Danycan navire corsaire de 14 canons alors qu'il n'a que 18 ans. Il fait preuve d'un talent indéniable, plusieurs faits d'armes durant la guerre de la Ligue d'Augsbourg vont lui permettre à 24 ans d'être nommé capitaine de frégate dans la Marine Royale. Dès lors il mettra ses qualités au service du Roi soleil, pendant la plus longue guerre de sa fin de règne, celle de succession d'Espagne. Corsaire intenable, il s'en prend aux navires anglais et hollandais de 1702 à 1713 avec une maitrise qui le fait remarquer par le Roi. 
   Capitaine de vaisseau en 1705, il est anobli en 1709 avec alors un palmarès de plus de 300 navires ennemis pris. L'apogée de sa gloire se situe en 1711 à Rio de Janeiro, ville et comptoir important des Portugais, alliés des Anglais. A la tête de quinze vaisseaux, Duguay Trouin parvient à prendre la ville, obtenant un fort butin et récoltant une forte rançon contre sa promesse de ne pas piller et détruire totalement la cité. De retour en France, Louis XIV lui fera part de son plaisir...
   Nommé chef d'escadre en 1715, la période de paix qui suivra la mort du Roi Soleil fera qu'il restera quasiment définitivement à terre. Lieutenant Général des armées navales en 1728, il commande pour la dernière fois une escadre qui bombardera Tripoli en représailles des attaques des pirates de la côte barbaresque. Il se retirera définitivement du service avant de mourir à Paris en 1736. Sa dépouille repose aujourd'hui dans sa ville de Saint-Malo, dans la cathédrale Saint Vincent.

mercredi 6 juin 2012

Le 6 juin 1944, les Canons du manoir de Brécourt

Les champs entourant le manoir
de Brécourt
dans lesquels étaient organisée
la batterie allemande (Juillet 2011).
Au matin du 6 juin 1944, les troupes aéroportées britanniques et américaines sont dispersées dans la campagne normande. Suite à de nombreux parachutages ratés, les soldats alliés se retrouvent livrés à eux mêmes, parfois sans officiers, ils s'efforcent de rejoindre le lieu de ralliement prévu.  
Le village de Sainte Marie du Mont est celui de la compagnie E du 506ème Régiment de la 101ème division aéroportée américaine. Après plusieurs heures de marche et plusieurs accrochages avec les troupes allemandes dans la nuit, quelques dizaines de soldats de la compagnie parviennent à rejoindre leur objectif. Une mission est tout de suite engagée pour ces hommes dirigés par le lieutenant Richard Winters : réduire au silence un batterie de canons de 88 qui oriente son tir vers la plage d'Utah.

Le Monument dédié au soldats
de la Easy Company morts le Jour J.
Le Lieutenant Winters
   Près du manoir de Brécourt, à proximité du village de Sainte Marie du Mont, Winters assisté du lieutenant Compton dirige une douzaine de ses soldats et réussit à détruire les quatre canons et s'empare de documents secrets allemands. Cette attaque réussie, les hommes de Winters reviendront sur leur positions, avant d'ensuite avancer sur Carentan. La prise des canons de Brécourt est illustrée dans le deuxième épisode de la mini série HBO "Band of Brothers" tirée du livre éponyme de Stephen E. Ambrose.

dimanche 27 mai 2012

Le 27 mai 1916, la France perdait Galliéni...


La statue de Galliéni à Verdun. (Juillet 2011)

    Le 27 mai 1916, alors que toute l'attention était portée sur la bataille de Verdun, la France perdait l'un des militaires qui avait marqué l'institution militaire durant la Troisième République.

   Joseph Galliéni, né 1849 dans le sud ouest de la France, fils de militaire, se destine à la carrière des armes. Il entre à Saint-Cyr en 1868. Il en sort avec le grade de sous lieutenant d'infanterie de marine. Il combat la Prusse au sein de son régiment, et est fait prisonnier en septembre 1870. 
   Revenu en France il poursuit sa carrière militaire dans les colonies, grand chantier de la République. D'abord à la Réunion puis en Afrique noire, il gravit les échelons de la hiérarchie militaire. Capitaine en 1878 au Sénégal, il est nommé gouverneur du Soudan Français avec le grade de Lieutenant Colonel en 1886. De retour en France après diverses missions de pacifications et de négociations avec les autochtones, il est breveté d'état major et envoyé au Tonkin avec le grade de colonel en 1892 et y restera pendant quatre ans avec pour assistant un certain commandant Lyautey.
    


La proclamation de Galliéni en septembre 1914
(Historial de Péronne, juillet 2011)


    En 1896, il rejoint Madagascar avec le grade général de Brigade. Pendant neuf ans il occupera le poste de gouverneur, avec une fermeté en rupture avec ses prédécesseurs. N'hésitant pas à mater les rébellions locales, il œuvrera néanmoins pour la modernisation de l'île. 
   A son retour en France, il commande successivement la place militaire de Lyon et le 14ème corps d'armée. Il entre ensuite à l’État-major et prend sa retraite en avril 1914. Rappelé au service à la mobilisation, le ministre de la guerre le nomme Gouverneur militaire de Paris. Alors qu'au début septembre, les Allemands sont aux portes de Paris, sa célèbre proclamation galvanise les civils et les militaires. Il reste célèbre également pour avoir réquisitionné les taxis parisiens afin qu'ils transportent une division pour renforcer le front de l'Ourcq.
   En 1915, il devient ministre de la guerre du cabinet Briand. Il démissionnera peu après suite à ses désaccords avec Joffre. Il décèdera à Versailles des suites d'une opération chirurgicale. La France lui rendra hommage par des obsèques nationales, et le fera Maréchal de France à titre posthume en 1921.

mercredi 23 mai 2012

1430, Jeanne d'Arc prisonnière des Bourguignons...

La statue de Jeanne d'Arc à
Reims, devant la cathédrale.
   Au printemps 1430, Jeanne d'Arc vient au secours de la ville de Compiègne assiégée par les troupes du Duc de Bourgogne. Au soir du 30 mai, elle sort de la ville à la tête d'une troupe de cinq cents soldats pour attaquer par surprise le campement bourguignon. Le plan échoue et alors que ses troupes se replient vers Compiègne, Jeanne est mise à terre et est capturée par les soldats Bourguignons. 

   Après deux tentatives d'évasion du château de Beaurevoir, durant laquelle elle se blesse en sautant d'une haute fenêtre, elle sera éloignée de la zone des combats afin d'éviter toute mission de sauvetage de la part des Français. Rachetée par les Anglais pour la somme de dix mille livres, elles est confiée à l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon. Un an plus tard, elle sera condamnée à brûler vive sur le bûcher de la place du Marché, à Rouen.

jeudi 10 mai 2012

Le 10 Mai 1940, la foudre s'abattait...

   Mai 1940, la Drôle de Guerre continue pour les soldats français. Le retour des beaux jours rend cette guerre toujours aussi irréelle. Les hommes sont au front depuis huit mois, les tours de permissions battent leur plein et les effectifs se complaisent dans une routine qui convient à tout le monde. 
   Au matin du 10 mai, la foudre s'abat à l'Ouest, c'est le Plan Jaune. Hitler s'est décidé, la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France seront les prochaines victimes de la Wehrmacht. Ses troupes entrent en Belgique et sont parachutées sur la Hollande. Dans les Ardennes, le fer de lance allemand, les Panzerdivisionen de Guderian foncent vers la Meuse, au centre du dispositif français tenu par des divisions de réserves peu fiables et mal soutenues. L'effet est immédiat, la Meuse sera franchie à Sedan et les blindés allemands pourront remonter vers le Nord afin de lancer ce grand coup de faux qui encerclera les troupes Alliées engagées en Belgique. Cet encerclement mettra à genoux la France malgré la farouche résistance des soldats alliés.

vendredi 20 avril 2012

Le 20 Avril 1534, Jacques Cartier s'élançait vers les Indes pour finalement découvrir... le Canada !

La statue de Jacques Cartier
sur les remparts de Saint-Malo
   Après le traité de Tordesillas conclu en 1494 entre Portugais et Espagnols, fixant le partage des nouveaux territoires découverts de l'autre côté de l'Atlantique, François Ier fini par s’intéresser lui aussi aux richesses des terres du nouveau monde. Sur les conseils de Jean Le Veneur, il choisi le malouin Jacques Cartier probablement l'un des meilleurs marins de son époque. Celui-ci, part le 20 avril 1534 à la tête d'une soixantaine d'hommes regroupés sur deux petits vaisseaux financés par le Roi.
   Après vingt journées de traversée un record pour l'époque, il rejoint Terre Neuve, territoire déjà exploré par les Français, puis décide de poursuivre plus loin. Il explore le golfe du Saint-Laurent, croyant avoir trouvé un chemin vers l'Asie et ses richesses, vaine ambition. Après des rapports parfois tendus avec les tribus Iroquoises il décide de rentrer en août. Il débarquera à Saint-Malo début septembre, avec un bilan mitigé. Son récit ne calmera pas l’enthousiasme de François Ier qui financera une nouvelle expédition l'année suivante, motivé par les promesses de richesses décrites par deux princes iroquois ramenés en France par Cartier. Ce sera le début de la colonisation de la Nouvelle France...

lundi 16 avril 2012

Le 16 Avril 1917, l'Offensive sur le Chemin des Dames...

La vue depuis les hauteurs du Chemin des Dames.
Juillet 2011.
Le Monument du 80ème anniversaire
de l'Armistice inauguré en 1998.
Juillet 2011.
   Il y a 95 ans, débutait en Champagne l'offensive préparée et commandée par le Général Nivelle. Sur le front du Chemin des Dames, un secteur tourmenté du front avec ses crêtes et ses ravins et fortifiés par les Allemands, les troupes françaises s'élancèrent à l'assaut dans les pires conditions. Outre la météo peu clémente, des préparatifs trop imposants pour rester assez discrets, ainsi que la capture de prisonniers portant sur eux des plans de l'offensive plusieurs semaines auparavant compromirent les chances de réussite de l'attaque. Le 16 avril au matin, les troupes coloniales chargées du premier choc, transies de froid dans les tranchées depuis la veille au soir sont décimées dès le premier assaut. Partout l'attaque fut repoussée, et les faibles gains de terrains ne purent être exploités, faute de renforts et à cause des conditions météo et du feu ennemi sans cesse renouvelé. Nivelle s'obstinant malgré sa promesse de stopper si la percée n'était pas obtenue dans les 48 heures, les offensives inutiles continuèrent jusqu'à début mai. L'armée française perdit ainsi 140 000 hommes dont 30 000 tués, 24 divisions étaient mises hors de combat. Les premières mutineries furent consécutives à l'échec de l'offensive Nivelle, qui mit en disgrâce, fut limogé en remplacé par Pétain.

vendredi 13 avril 2012

Le 13 avril 1598, Henri IV promulgua l'Edit de Nantes.

L’Édit de Nantes
   En signant l'Edit de Nantes, Henri IV sacré Roi de France en 1594, mettait un terme à presque quarante années de troubles religieux en France entre Catholiques et Protestants.

   Accordant la liberté du culte protestant en France, partout où il était pratiqué depuis 1596, il rend également leurs droits civiques aux réformés et leur accorde pour huit années une centaine de place de sûreté.

   Henri IV, ancien protestant converti au catholicisme pour monter sur le trône ramena ainsi la paix religieuse dans le royaume de France ravagé par huit guerres de religion.
   Il sera révoqué totalement par Louis XIV, moins d'un siècle plus tard, en 1685.

dimanche 1 avril 2012

C'était un premier Avril, la fin des Capétiens directs en 1328.

1328, le dernier des trois fils du feu Roi Philippe le Bel, Charles IV vient de mourir. Se pose alors une nouvelle fois la question de la succession au trône de France. Trois prétendants s'opposent :

Philippe de Valois, fils de Charles de Valois, et neveu de Philippe le Bel.
Philippe d’Évreux, cousin germain de Philippe le Bel et Charles de Valois.
Edouard III, roi d'Angleterre, fils d'Isabelle et petit fils de Philippe le Bel, héritier le plus direct par sa mère. 

Philippe de Valois est en position de force, il a été désigné comme régent par Charles IV. Il se heurte aux ambitions de sa cousine Isabelle reine d'Angleterre qui met en avant les droits de son fils à la couronne de France. Le pairs du royaume doivent étudier le bien fondé de ces prétentions. Isabelle peut elle transmettre à son fils le droit de régner sur la France alors qu'elle même n'en a pas le droit? 
Le rejet de l'Anglais sera le premier argument qui fera exclure Edouard III de la succession. Reste à trancher entre les deux derniers concurrents. Un accord sera trouvé : on donna le Royaume de Navarre à Philippe d’Évreux en compensation territoriale, en échange de quoi il reconnaitrait Philippe de Valois roi de France.
Le premier avril 1328, Philippe de Valois deviendra Philippe VI de France, le premier de la branche des Valois, mettant fin à la lignée des Capétiens directs.

lundi 26 mars 2012

Lecture, Frères de Tranchées, le dernier tabou de la Grande Guerre.

   Ma dernière lecture en date, le travail historique dirigé par l'historien français Marc Ferro, spécialiste de la Première Guerre Mondiale. Avec lui trois autres historiens, (allemand, anglais, français) se sont intéressés aux phénomènes de fraternisations observés durant la Grande Guerre entre les combattants des deux camps, sur les fronts français, italien et russe.
    Lors de Noël 1914, sur le front occidental, de nombreuses trêves tacites ont lieu dans des secteurs anglais ou français face aux allemands, Christian Carion en fera un film, "Joyeux Noël". Ces trêves seront cependant souvent mal interprétées par les populations envahies et occupées qui acceptent mal qu'on puisse se montrer si conciliant avec l'envahisseur. Les Hauts-Commandements des pays belligérants tenteront de mettre fin à ces fraternisations, et essaieront d'étouffer leur impact sur l'arrière. En effet, le livre s'appuie sur de nombreux témoignages épistolaires de soldats interceptés par la censure.
   La guerre de position, confronte les hommes à la proximité avec l'ennemi. Suivant les secteurs, le no man's land ne s'étend que sur quelques dizaines de mètres. Le "Boche" ou le "Fransoze" n'est plus seulement un ennemi, c'est un homme qui vit dans les mêmes conditions, dans la boue, parmi les rats et la vermine, qui côtoie la mort à chaque instant. On échange des cigarettes contre du pain blanc, du vin rouge contre du schnaps. On s'accorde des répits pour enterrer les morts de la dernière attaque, on chante, on se répond d'une tranchée à l'autre. Les voici devenus Frères de Tranchées...

samedi 10 mars 2012

Le 10 mars 1851, Exelmans devint Maréchal de France.

La statue d'Exelmans à Verdun
   Né à Bar-le-Duc en 1775, Rémy Joseph Isidore Exelmans est un soldat qui servit la France sous la Révolution, l'Empire, les Cents Jours, la Restauration, la Monarchie de Juillet, et fut fait Maréchal de France par le Prince Président Napoléon le 10 Mars 1851 sous la Seconde République. Rendons lui hommage...

   Engagé volontaire à 16 ans en 1791, sergent à Valmy et Fleurus, lieutenant puis capitaine durant la campagne d'Italie, il entre dans la cavalerie pour ne plus la quitter. Colonel avant Austerlitz, il sert sous Davout à Auerstaedt et Eylau. Général à 32 ans, il est envoyé en Espagne alors encore en paix, il est capturé et livré aux Anglais. Il parvient à s'échapper pour rejoindre la France en traversant la Manche en barque en 1811.
   Général de Division pendant la campagne de Russie, il regagne la France après une blessure reçue à Vilna. Il s'illustre par la suite à Leipzig, Bautzen et pendant la campagne de France. Après l'abdication de Napoléon, il est inquiété en raison de sa sympathie affichée pour Murat, relaxé, il est mis en disponibilité. A l'annonce du retour de l'Empereur, il convainc les officiers du corps du duc de Berry de se joindre à Napoléon qu'il accueillera à son retour aux Tuileries le 20 mars 1815. Pair de France le 2 juin, il commande le 2ème corps de cavalerie dans l'armée de Belgique sous les ordres de Grouchy. Avant Waterloo, il parvient à détruire une division prussienne qui marchait sur Paris, il est chargé de poursuivre Blücher et ne participera pas à la bataille décisive. Après la défaite, il remporte la dernière victoire des guerres napoléoniennes en détruisant une brigade de 1500 hussards prussiens avec ses 1000 cavaliers le 1er Juillet à Rocquencourt.

   Proscrit par la Restauration, il se réfugie à Bruxelles. Amnistié en 1819, il rentre en France la même année et est nommé inspecteur de la cavalerie de 1828 à 1830. Il participe ensuite aux Trois Glorieuses. Pair de France sous la Monarchie de Juillet, il ne cache cependant pas son attachement à l'Empereur. A l'arrivée de Louis Napoléon Bonaparte à la tête de la Seconde République. Il remplace le Maréchal Molitor comme Grand Chancelier de la Légion d'Honneur en 1849, puis est fait Maréchal de France en 1851. Conseiller écouté du Prince Président, il décède accidentellement après une chute de cheval en juillet 1852. Ses descendants serviront la France comme lui, dans l'Armée et la Marine.

samedi 3 mars 2012

Cheval de Guerre, la Grande Guerre vue par Spielberg

   Jeudi 1er mars je me suis décidé à aller voir le dernier Steven Spielberg, à savoir l'adaptation du livre éponyme de Michael Morpurgo : Cheval de Guerre (War Horse). 
   Le scénario est classique mais néanmoins prenant. On découvre l'Angleterre du début du XXème siècle au travers de la famille d'Albert fils unique d'un couple de fermiers du Devon. Son père ancien membre de la cavalerie anglaise lors de la guerre des Boers, ramène un matin un jeune étalon que rien ne destine au travaux des champs. Albert, fasciné par l'animal depuis qu'il l'a vu naitre se charge de le dresser et lui donne un nom : Joey. 
   On est en 1914, acculé par les dettes, le père d'Albert se résout à vendre Joey à un officier de cavalerie britannique, alors que la mobilisation bat son plein. Joey se retrouve donc projeté dans le premier conflit mondial. Il le passera dans les deux camps, capturé par les Allemands, puis recueilli par un vieux paysan français et sa petite fille ; il retournera dans le camp allemand comme bête de somme dans l'artillerie. Se retrouvant piégé un soir dans le  no man's land de la Somme, empêtré dans les barbelés, le hasard fera qu'il retrouvera Albert sur le front. Voila pour la petite histoire.
   Pour ce qui est de la réalisation et de la représentation du premier conflit mondial par Spielberg, on a la traditionnelle reconstitution d'un assaut meurtrier, le champ de bataille est boueux et lunaire à souhait, on s'y croirait. Le réalisateur n'ayant en revanche pas eu le réflexe de laisser quelques cadavres sur le no man's land.  Autre détail sur lequel j'ai tiqué, les tranchées sont totalement rectilignes, droites comme des I sur des kilomètres, aberration totale, puisque rien n'était pire qu'un tir en enfilade dans le cas où l'ennemi parvenait à prendre pied dans la tranchée.
Malgré ces quelques détails, ce film est le premier à grand budget à s'intéresser et à reconstituer en partie la Grande Guerre. Sujet rarement porté à l'écran au contraire de la Seconde Guerre Mondiale et c'est ce que je retiendrai. Merci  Spielberg !

jeudi 1 mars 2012

1er mars 1815, le début des Cents Jours !

Napoléon face aux soldats du
5ème de ligne à Laffrey le 7 mars 1815
   Le mercredi 1er mars 1815, 3 jours après avoir quitté l'Ile d'Elbe à bord de l'Inconstant, Napoléon accostait à Golfe Juan déjouant la surveillance des navires britanniques. Après un premier bivouac en compagnie du  Général Cambronne, c'est à la tête de 1200 hommes et de 4 canons qu'il prit le lendemain la route du Dauphiné pour éviter les foyers royalistes. En remontant "de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame", il ralliera les troupes envoyées à sa rencontre pour l'arrêter. Ainsi débute l'épopée des Cents Jours qui se terminera dans la plaine de Waterloo. Le 20 mars, il entrera dans Paris déserté par Louis XVIII, et reprendra les rênes du pouvoir.

vendredi 24 février 2012

Pavie, 1525, "Tout est sauf, fors l'honneur..."

François Ier

    Le 24 février 1525, dix ans après la victoire de Marignan, François Ier continue d'affirmer ses prétentions pour le nord de l'Italie et se heurte à l'Empereur Charles Quint. Après la prise de Milan en octobre 1524, le Roi de France se tourne vers Pavie, l'ancienne capitale de la Lombardie dont il met le siège dès le 27 octobre. Au mois de janvier, une armée impériale de secours arrive pour dégager la cité. La nuit du 23 au 24 février, les impériaux assaillent les lignes françaises et la surprise est totale. La défaite fait perdre 10 000 hommes aux français et leur roi est fait prisonnier et envoyé en Espagne. Il ne sera libéré qu'un an plus tard, après avoir renoncé à ses ambitions sur l'Italie, l'Artois, la Flandre et la Bourgogne, mettant fin à la sixième guerre d'Italie, débutée en 1521.


mardi 21 février 2012

21 février 1916, le début de l'enfer de Verdun.

En ce 96ème anniversaire du début de la Bataille de Verdun, voici un hommage en images pour les poilus de France ayant combattu pendant 10 mois dans cet enfer déchainé par l'orgueil du haut-commandement Allemand.

Le Monument de la Victoire
à Verdun.
Le Monument aux Morts
 de la ville de Verdun.
Les 15 000 tombes de l'Ossuaire
de Douaumont.

L'Ossuaire de Douaumont.

L'entrée du fort de Douaumont.
Le Monument de la Voie Sacrée.
   


"Quant à ceux de Verdun que l'on est soudainement pressé d'oublier, ils ont donné sans le savoir une leçon au monde d'aujourd'hui : leur courage imprévisible, leur acharnement à survivre ont pu avoir raison paradoxalement de la guerre industrielle, celle qui les considérait comme un matériel parmi d'autres, celle dont les critères et les objectifs étaient partagés par leur propre état-major. Au nom du droit, ils ont appris à mourir pour rester simplement des hommes."
Pierre Miquel "Les Poilus, la France Sacrifiée" Plon 2000.

jeudi 16 février 2012

Mon périple historique de février 2012, jeudi 16, Bouvines, 1214.

Pour ce dernier jour de mon périple, je me suis rendu sur les traces de Philippe Auguste et de son ost royal. En 1214, à Bouvines, le roi de France, "celui qui augmente" son royaume par ses conquêtes rencontre l'armée de ses ennemis coalisés dirigés par l'empereur germanique Othon IV. En légère infériorité numérique, les troupes françaises parviennent à remporter la bataille. La reddition du Comte Ferrand de Flandres, déséquilibre le dispositif de l'armée des coalisés et la défaite se transforme en déroute pour Othon qui n'échappera à la capture qu'en fuyant le champ de bataille. Bouvines est la première grande victoire française, elle reste encore un moment fort de notre Identité Nationale.

 Dans l'église Saint Pierre de Bouvines, les vitraux racontent les phases successives de la bataille, en voici quelques clichés.





mercredi 15 février 2012

Mon périple de Février 2012, mercredi 15, Vimy et Notre Dame de Lorette.

   Après la Somme direction plein Nord pour visiter les champs de batailles de l'Artois, que je n'avais pas pu explorer en juillet. Je me suis dirigé vers Vimy et sa célèbre crête, lieu des offensives françaises de 1915 ainsi que celle des canadiens en 1917.

   Là-haut, sur un territoire encore marqué par les combats et préservé par les autorités, à tel point que certaines zones ne sont pas totalement déminées, deux monuments s'élèvent. Le plus massif est celui dédié au corps d'armée Canadien qui combattit en 1917 et reprit cette crête que les Allemands occupaient depuis 1914. Il demeure un des hauts lieux de la mémoire canadienne, Vimy étant le premier champ de bataille où les troupes Canadiennes combattirent en autonomie sur cette portion de front et obtinrent une victoire retentissante. Le second monument, en hommage aux troupes d'élite de la division du Maroc qui prirent d'assaut la butte de Vimy en 1915, réussissant pour la première fois à rompre le front ennemi. Malheureusement, ce succès fut tellement rapide et inespéré, que le commandement Français, refusant de croire à ce succès si précoce, mit un temps fou à envoyer des renforts pour exploiter la percée obtenue. Les Allemands purent ainsi colmater la brèche et repousser les français épuisés.


   Plus bas, au milieu des trous d'obus et de mines, s'élève un centre d'accueil canadien avec un petit musée et des expositions sur la bataille de Vimy. A quelque dizaines de mètres se trouve une reconstitution d'un réseau de tranchées. J'ai pu également visiter l'ancien système de galeries souterraines dont était truffée la crête de Vimy.





    Je laisse Vimy derrière moi pour me rendre dans la commune d'Ablain-Saint-Nazaire, ou se trouve au sommet de la butte de Notre Dame de Lorette, la plus grande nécropole nationale, avec ses 20 000 tombes individuelles, et 20 000 corps de soldats inconnus regroupés dans un ossuaire. La basilique de Notre Dame de Lorette est entourée par les tombes, et à ses cotés se dresse un ossuaire contenant les restes de nombreux soldats des deux guerres mondiales, chrétiens et musulmans. ces 40 000 soldats sont pour la plupart morts lors de l'offensive d'Artois en 1915, déclenchée par Joffre et le commandement Français. Un petit musée se cache derrière le cimetière, on peut y voir de nombreux uniformes d'époque, et des reconstitutions de la vie au front pendant les offensives de 1915 sur la crête de Lorette.

mardi 14 février 2012

Mon périple historique de février 2012, mardi 14, La Somme, 1916, champs de batailles et mémoriaux..

Mardi matin, direction la Somme, avec plusieurs sites visités autour de la ville d'Albert où nombre de villages dans la zone des combats ont leur cimetière du Commonwealth.

    Sur la commune d'Ovillers-La-Boisselle, demeure un immense cratère de mine qui date de l'offensive de la Somme déclenchée le 1er Juillet 1916 par les troupes britanniques et françaises. Aménagé pour les touristes, il mesure une centaine de mètre de largeur pour trente de profondeur environ. La mine qui en est responsable était placée sous les positions allemandes et permit de désorganiser momentanément la défense pour faciliter l'attaques des Tommies. 


   Direction Thiepval, à quelques kilomètres, pour contempler le plus grand monument du  Commonwealth construit sur une position tenue par l'ennemi et attaquée le 1er Juillet 1916.  Il commémore le nom des 72 000 hommes tombés dans le secteur de la Somme jusqu'à la date du 20 mars 1918 et qui n'ont pas de tombes connues. Sur ses seize piliers sont gravés leurs noms. Derrière le monument, reposent 300 tombes de soldats britanniques, et 300 tombes de soldats français. Ce cimetière symbolise l'effort des deux nations lors de l'offensive de 1916.


    Pour finir, deux monuments à la gloire des troupes australiennes, le premier à Pozières en hommage à la première division australienne, le second, beaucoup plus étendu et massif à Villers-Bretonneux, (que j'avais déjà visité, la photo de droite date d'ailleurs de juillet 2011) est également dédié aux troupes australiennes et surtout aux 14 000 australiens morts sans sépultures. Au sommet de la tour on balaie de sa vue l'ensemble du champ de bataille.